Il y a plusieurs styles de kung-fu : ces styles se différencient les uns des autres par les positions (positions basses, ou relevées), par les membres utilisés (mains, pieds), les coups de poings (mains fermées, mains ouvertes, mains tournées, ou mains droites), des mouvements resserés ou au contraire, des mouvements amples, imitations des animaux, philosophie, manières de vivres...
Le terme wushu regroupe l'ensemble des techniques de boxe à main nue ou quan fa.
Ces innombrables boxes ont été subdivisées de manière arbitraire à la fin du 19ème siècle en 2 voies :
I. Boxes externes
Elles se classent en "Boxes du Nord" et "Boxes du Sud". Mais, pour mieux se perdre dans les
innombrables styles chinois, une boxe portant le même nom au Sud et au Nord, est souvent pratiquée totalement différemnent.
Il faut distinguer le nom générique du style et ses variantes :
Exemple : le Tang lang quan (style de la mante religieuse) qui se subdivise en Tai chi Tang Lang, meihua tang lang,
.... environ 20 styles connus de tang lang.
II. Boxes internes (les plus connues)
III. Techniques du Wushu
Comme dans tous les arts martiaux, la respiration est primordiale dans le wushu. Suivant les écoles ou philosophies (Bouddhiste ou Taoïste par exemple), les façons de respirer peuvent être différentes, mais toutes s'accordent cependant sur l'importance de la respiration ventrale et sur l'importance de souffler en frappant et en bloquant (pouvant différer des théories de certains arts internes). Certaines écoles insistent sur l'importance, en combat, d'écouter la respiration de l'adversaire, afin de le frapper lorsqu'il inspire. Ces mêmes styles recommandent aux combattants de masquer leur propre respiration. D'autres styles au contraire insistent sur l'importance de libérer son chi (Qi) avec le plus de violence et donc de bruit possible, à l'instar du karate.
Certains exercices de respiration permettent en outre aux pratiquants de renforcer leurs organes internes (poumons, coeur, etc...).
Comme nous l'avons vu plus haut, le kung fu est un art martial externe qui considère le corps comme un solide. Le but principal du coup est donc de briser ce solide. Pour se faire, le pratiquant devra durcir les zones de frappe de son corps, mais aussi durcir ses points faibles en prévision des coups qu'il recevra. Pour cela, la plupart des styles dispose de techniques dites de la « chemise de fer », ou Qi Gong.
Le coup est majoritairement porté de la main (ouverte ou fermée) ou du pied. Un coup de poing pour être efficace doit être lancé par un mouvement de rotation de jambes. Le pied, puis la hanche tournent, donnant de la vitesse et donc de la puissance au bras qui terminera le mouvement.
Le wushu est réputé pour ses coups de pieds complexes et spectaculaires, bien que tous les styles n'exploitent pas toutes ces techniques. Contrairement au karate, qui se pratique pieds nus, le pratiquant de kung fu porte des chaussures. Les coups se portent donc plus avec la plante du pied, la tranche ou le talon qu'avec le bol du pied.
En wushu on peut aussi frapper avec les coudes, genoux, doigts, tête, postérieur, toutes articulations et même mordre. Ces techniques s’apprennent mais ne doivent servir qu’en cas de stricte nécessité dans la rue. C’est le principe originel de l’art martial.
Le Hung-gar se pratique pied nus pour plus de légèreté.
Les armes dans le Wushu
La Chine est un pays où les guerres ne se sont arrêtées que pour laisser la place aux rébellions. Il est donc logique que les armes les plus diverses soient apparues dans ce pays, et ce bien avant l'invention du wushu en lui-même.
Les chinois se sont servis des armes pour faire la guerre mais aussi comme moyen de musculation (c'était un complément à l'apprentissage du wushu).
On peut supposer que l'adjonction d'armes dans le wushu s'est fait tout naturellement par fusion d'arts martiaux plus anciens utilisant des armes. Par la suite, la maîtrise d'une arme est devenue un bon moyen d'accéder à une maîtrise de soi plus complète.
Il existe 18 armes classiques, utilisées dans les armées du Moyen Âge chinois sur le champ de bataille. Elles sont les ancêtres de toutes les armes pratiquées actuellement au sein des arts martiaux chinois.
Remarque linguistique : les noms qui suivent sont ceux utilisés dans l'une des formes de wushu. Il existe beaucoup de noms différents pour une même arme, de par la richesse linguistique de la chine.
L'apprentissage et le choix des armes dépendaient du style enseigné et de l'école (crochet du Tang Lang, baton du Shaolin quan, demi-lunes du Bagha quan, etc.) mais aussi du statut social du pratiquant : Epée pour l'aristocratie, sabre pour le juge et le militaire, lance pour le fantassin, baton pour le moine. Certaines armes étaient spécifiques à une corporation : Marteau long du forgeron, rame du batelier.
Bien que chaque style ait ses armes favorites (par exemple le couteau papillon pour le Wing Chun), on retrouve souvent les armes suivantes, d'un style à l'autre :
Ces armes sont les bases permettant de maîtriser toutes les autres armes, voire de transformer n'importe quel objet en arme.
Il existe bien sûr toute une foule d'armes plus ou moins exotiques, plus ou moins improvisées par un peuple cherchant à se défendre avec ce qui lui tombait sous la main. En voici une liste non exhaustive :
Restent les nombreuses armes de jets, moins prisées car moins nobles (elles peuvent être utilisées à distance).
Les techniques d'armes (baton, épée, sabre, hallebarde, etc.) sont communes avec leurs spécificités aux boxes externes comme internes.
Certains styles ont des armes spécifiques : Crochets courts du tanglang, éventail du taiji, demi-lunes du Bagha quan, couteaux papillons du Wing chun, etc.
Certains styles ont leurs spécialités : Baton du Shaolin quan, épée du Chang quan.
IV. Qi Gong
Les techniques de qi gong étaient initialement intégrés à l'ensemble des boxes. Elles étaient considérées comme faisant partie du wushu. Chaque boxe ayant développé le qi gong adapté à ses caractéristiques. Aujourd'hui, on tend à considérer, de maniére trés réductrice, que seule les styles internes possédent un qi gong.
V. L'organisation de Wushu en République Populaire de Chine depuis 1949
.1950 : Premières volontés politiques d'unification du Wushu dans le but de contribuer à la santé de la population, lors d'une grande réunion de toutes les provinces de la Chine sous l'égide du Parti Communiste Chinois.
1953 : Création du premier festival officiel de Gong fu Wushu de la République Populaire de Chine.
1954 : Premiers cours de Wushu à l'Université des Sports de Nankin.
1956 : Création officielle de la Section Wushu au Centre National des Sports de Pékin (équivalent de notre Fédération) et de 12 ligues dans les provinces. Politique de développement du Wushu par la mise en place de démonstrations avec classement selon le niveau de pratique. le Chang Quan créé à partir de 1956, très répandu actuellement. Ce Chang Quan moderne se voulait une synthèse officielle de plusieurs boxes musulmanes du Nord de la Chine : Cha Quan, Hua Quan, Pao Quan et Hong Quan, toutes choisies pour leurs qualités gymniques (tonicité, étirement) et chorégraphiques.
1957 : Mise en place de compétitions avec des règles établies, d'où émergent les premiers champions reconnus. A cette occasion, est édité le premier règlement : " Jing Saï Tao Lu " sur le Chang Quan, le Nan Quan et le Taï Chi Quan. Parallèlement, un deuxième livre est publié afin de promouvoir ces disciplines, pour encourager la jeunesse à développer "un esprit sain dans un corps sain". Ce livre décrit les pratiques de compétitions à mains nues et avec armes, en fonction des niveaux.
1968 : Pendant "la révolution culturelle" les écoles de Wushu sont fermées, les professeurs sont accusés de propager un art féodal et envoyés en rééducation, de nombreuses archives sont détruites.
1972 : Aprés les excés et destructions de la révolution culturelle, est décidé un grand recensement national des styles, écoles et professeurs de Wushu par les Instituts des Sports de Province. Des documents cinématographiques, écrits, photos sont recueillis et donnent lieu à des expositions itinérantes. Une grande partie de ces archives "dort" dans les bibliothéques des Instituts des Sports et demanderait à être utilisée.
Le wushu est aujourd'hui une discipline sportive avec une fédération internationale (IWUF), des fédérations continentales et des fédérations nationales (FFW.aemc) toutes reconnues par le comité international olympique (CIO). Les championnats du monde ont lieu tous les deux ans. Trois compétitions ont lieu durant les championnats internationnaux : compétition de San Da, compétition de taolu (enchaînements) et compétition de taiji quan. Le premier championnat du monde de wushu a eu lieu à Pékin en 1991.
A l'instauration des compétitions, le Centre National des Sports a dû trouver des règles communes à la multitude des styles pratiqués en Chine. Tous les styles traditionnels du Nord ont été regroupés sous le terme de "Chang Quan" et tous ceux du Sud, sous le terme de "Nan Quan". Chacune de ces deux disciplines a repris les critères communs et les particularités pertinentes des styles anciens concernés, pour en montrer la quintessence.